6 - STATISTIQUES SUR LES TRAUMATISMES DENTO-MAXILLO-FACIAUX


6.1 - Introduction

L'objectif de ce chapitre n'est pas de proposer un exposé statistique complexe sur la traumatologie dento-maxillo-faciale en pratique sportive, mais plutôt de situer l'importance du problème de ces traumatismes dans le sport en général et dans le rugby en particulier.

La grande majorité des études sur ce sujet utilisent trois différentes méthodes d'investigation :

- analyse des déclarations d'accident des compagnies d'assurance : mais de nombreux cas de traumatismes ne sont pas déclarés. D'où un biais statistique important car de nombreux cas sont passés sous silence. Ainsi, LAMENDIN (36) cite une étude française portant sur un peu plus de 30000 accidents de sport ayant fait l'objet d'une déclaration à une assurance : 2,2% seulement des accidents étaient déclarés.

De même, TAVERNIER et TARDIVON (62), ont mis en évidence, sur une étude portant sur 600 sportifs d'un club omnisports, que seuls 12,5 % des traumatismes occasionnés par la pratique sportive faisaient l'objet d'une déclaration auprès des assurances,

- origines hospitalières : Elles ne répertorient pas, ou mal, les traumatismes uniquement dentaires. Elles offrent toutefois les meilleurs chiffres de traumatologie maxillo-faciale globale,

- questionnaires d'information directe au sportif : C'est un moyen intéressant, mais avec le problème de l'auto-appréciation du traumatisme sans contrôle du praticien.

La méthode qui nous paraissait la plus adéquate et la moins génératrice de biais était de mener une "enquête sur le terrain", une étude spécifiquement consacrée à la traumatologie dans le rugby, au contact des joueurs.

C'est ce que nous nous sommes efforcés de mettre en place, comme nous le verrons un peu plus loin.


6.2 - Sport et traumatologie sportive dento-maxillo-faciale

Une étude datée de 1967 de la MNS (Mutuelle Nationale des Sports) citée par FAVREAU (19), donnait 9 % de traumatismes dento-maxillo-faciaux tous sports confondus.

- Une étude américaine de BECK (3) au " Madigan Army Medical Center ", donnait 12 % de traumatismes d'étiologie sportive.

- Une étude indienne de DHINGRA (15) au " Jawaral Nehru Medical College " : 2446 traumatismes de la face dont 5,2 % d'origine sportive.

- SEGUIN (60) en service de stomatologie et Chirurgie maxillo-faciale à Lyon : en 1982 et 1983, 9,2% de traumatismes d'étiologie sportive.

- CHRZAVEZ (8) à Thionville donne des résultats de 18 %, sur 249 traumatisés de la face.

- Une étude canadienne de POSNICK (cité par HAGER (25)) à Toronto : 15 % sur 137 patients présentant des fractures de la face.

Comme nous le voyons, globalement, l'étiologie sportive est considérable pour tous les traumatismes dento-maxillo-faciaux. Mais la comparaison d'une étude à l'autre reste difficile car elles interviennent dans des milieux bien différents.

Quelles sont les proportions des différents types de traumatismes rencontrés par étiologie sportive ?

- Une étude autrichienne de PUELACHER (cité par HAGER (25)) à la "Leopold-Franzens-Universitat", nous indique sur un échantillon de traumatismes maxillo-faciaux :

- 34,7 % de fractures de la face.
- 28,4 % de blessures des tissus mous.
- 35,9 % de traumatismes alvéolo-dentaires.

Notons dès à présent l'atteinte considérable de l'organe dentaire et de ses tissus environnants. Des travaux finlandais nous donnent un élément de réflexion sur la proportion d'étiologies sportives parmi les traumatismes purement dentaires.

- OIKARINEN (50) au " Helsinki Health Center " comptabilise les cas au département de chirurgie orale durant les années 1978-1980 : sur 1152 patients d'une moyenne d'âge de 11 ans, 20 % sont d'étiologie sportive.

- HAYRINEN-IMMONEN (26) dans une unité dentaire publique à Helsinki : sur 502 patients traités en 1983 pour des traumatismes dentaires, 21 % ont une étiologie sportive.

- SAMETZKY (59) rapporte que 5 à 6 % des accidents déclarés par les fédérations sportives sont relatifs à un traumatisme dento-maxillaire.

- Après l'étude de 30000 dossiers d'accidents sportifs, LAMENDIN (36) relève le détail des lésions suivantes :

- traumatismes : 6,51 %
- luxations : 4,19 %
- fractures : 89,30 % ( 90 % de fractures coronaires et 1% de fractures radiculaires ).

- SANE et YLIPAAVALNIEMI (cités par TARDIVON (62)), après une étude des accidents dentaires survenus chez 1479 sportifs blessés, relèvent le détail des lésions suivant :

- Fractures coronaires
- Fractures corono-radiculaires
- Fractures radiculaire
- Contusions
- Avulsions
- Subluxations
- Luxations latérales
- Luxations avec intrusions
- Luxation avec extrusion

64 %
2,4 %
8,4 %
9,7 %
1,3 %
5,3 %
7,9 %
0,1 %
1 %


- SANE et YLIPAAVALNIEMI (cité par TARDIVON (62)) ont aussi répertorié la fréquence des traumatismes dento-alvéolaires selon leur localisation, ils trouvent :

- 38,9 % d'atteinte de l'incisive supérieure droite,
- 38,1 % d'atteinte de l'incisive supérieure gauche,
- 75 % des blessures dentaires au maxillaire.

Dans 58,6 % des cas, une seule dent était touchée ; dans 25 % des cas, deux dents étaient touchées et 8,3 % des cas concernaient 4 dents ou plus.

- MANIERE (45) trouve les résultats suivants :

- 50 % d'atteinte de l'incisive centrale supérieure,
- 20 % d'atteinte de l'incisive latérale supérieure,
- 13 % d'atteinte de l'incisive centrale inférieure,
- 9 % d'atteinte de l'incisive latérale inférieure,
- 5,5 % d'atteinte des prémolaires supérieures,
- 2 % d'atteinte des canines.

- TAVERNIER et TARDIVON (62) , en 1999, après une étude portant sur 600 sportifs d'un club omnisports de la Région Parisienne, trouvent les résultats suivants :

- 26,6 % des sportifs ont déploré un traumatisme dento-alvéolaire dans leur pratique,
- 61,9 % des traumatismes dento-alvéolaires intéressaient le secteur antérieur maxillaire,
- 7,1 % des traumatismes dento-alvéolaires intéressaient le secteur antérieur mandibulaire,
- 19,5 % des traumatismes dento-alvéolaires intéressaient le secteur postérieur maxillaire,
- 11,4 % des traumatismes dento-alvéolaires intéressaient le secteur postérieur mandibulaire.

La primauté est donc laissée à l'arcade maxillaire qui, à elle seule, comptabilise 81,4 % des dents traumatisées lors de la pratique sportive dans cette étude.

Par ailleurs, les auteurs ont établi une relation entre le niveau de pratique des sportifs étudiés et le risque traumatique encouru :

- 5,6 % des débutants dans leurs pratiques sportives ont présenté un traumatisme dento-maxillaire,
- 13,7 % des sportifs ayant un niveau de pratique moyen sont atteints par un traumatisme,
- 78,8 % des sportifs confirmés ont été victimes de traumatismes dento-maxillaires.

On notera que plus le niveau de pratique augmente, plus le risque traumatique augmente, car l'engagement physique des sportifs est plus important.

Cette étude a le grand mérite d'être une enquête de terrain, les chirurgiens-dentistes s'étant personnellement déplacés sur les lieux d'entraînement des sportifs pour réaliser des examens cliniques aux joueurs et remplir, avec eux, des questionnaires.

C'est d'ailleurs dans ce cadre, et pour poursuivre ce travail, que nous nous sommes lancés dans l'étude des rugbymen, qui pratiquent un des sports les plus à risque du point de vue traumatologique.

L'étiologie sportive des traumatismes dento-maxillaires apparaît donc comme un élément important et sérieux à prendre en compte. Et ce d'autant plus que le sport est un phénomène social qui suscite un engouement croissant de la part des jeunes et des moins jeunes dans notre société.


6.3 - Le rugby, sport à risque dento-maxillo-facial

Le rugby fait partie des sports collectifs dits de " contact ". L'engagement physique qu'il demande, et la violence de ses contacts, le laissent percevoir par le public non averti, comme un " sport de brutes ".

Il faut reconnaître que les contacts sont incontournables et servent de base au jeu. Mais nous pensons que cet aspect n'est qu'une partie infime d'un sport aux multiples facettes et que son intérêt se situe tout ailleurs.

Toutefois, les risques encourus par le rugbyman sont importants, c'est ce qu'il ressort de toutes les études statistiques.

- SEGUIN (60), en région lyonnaise place le rugby comme responsable de 21,7% des lésions maxillo-faciales chez les sportifs.

- CHRZAVZEZ (8), en région Nord, avance 4,4 %, mais c'est une région très peu "rugbystique".

- LAFOURCADE (32), en région bordelaise, dans son étude hospitalière, en 1988, donne 15,5 % de lésions maxillo-faciales dues au rugby.

- FAVREAU (19) et la Mutuelle Nationale des Sports donnaient, en 1967, 16,2% des accidents du rugby concernant la tête et 3,4 % les dents. Ce dernier chiffre rejoint celui de LAMENDIN (cité par TARDIVON (62)) qui donne pour le rugby et le jeu à XIII 3,71 % d'accidents dentaires déclarés.

- ALLEMENDOU (2), en 1971, a fait l'analyse des dossiers d'accident de la Fédération Française de Rugby à XV pour la saison 1968-1969. Sur 75338 licenciés, il y a eu 10525 dossiers, 12,17 % sont des accidents maxillo-faciaux, répartis comme suit :

- Plaies de la face
- Plaies de la langue
- Fractures dentaires
- Fractures maxillaires supérieures
- Fractures maxillaires inférieures
- Fractures malaires
- Luxation temporo-maxillaire

1,7 %
1 %
3,5 %
0,8 %
3 %
1,7 %
0,47 %

On notera dans cette étude la forte proportion de fractures dentaires et mandibulaires.

- PINSOLLE (52), à Bordeaux, a fait une étude de 123 cas de traumatismes maxillo-faciaux, consécutifs à la pratique du rugby, entre 1981 et 1984. Pour une moyenne d'âge de 24 ans, voici les dommages rencontrés :

- Fractures alvéolo-dentaires
- Plaies du visage
- Fractures de l'arcade zygomatique
- Fractures de la mandibule
- Fractures du malaire
- Fractures du sinus frontal
- Fractures du nez

8,94 %
6,50 %
2,30 %
18,70 %
19,50 %
0,80 %
43 %

PINSOLLE (52) pousse son étude jusqu'aux différentes phases de jeu et met à part les brutalités :

Traumatismes secondaires à une phase de jeu : 54 %

- Placages 28 %
- Touches 13 %
- Mêlées 6 %
- Regroupements 6 %
- Réceptions hautes 1 cas

Traumatismes secondaires à des brutalités : 46 %

- Placages à retardement 16 %
- Brutalités en mêlée 12 %
- Brutalités en regroupement 9 %
- Brutalités en touche 5 %
- Bagarres 4 %

Nous remarquons à travers ces chiffres que les traumatismes viennent à part presque égales de phases de jeu ou de brutalités. C'est dire le chemin à parcourir en matière de discipline.

PINSOLLE (52) note qu'en excluant les brutalités de cette série, le taux d'atteintes maxillo-faciales passe de 15,72 % à 8,75 %. Cela replace le rugby à un niveau de risque comparable aux autres sports collectifs de contact.


De plus les brutalités sont la cause majeure des atteintes graves. En effet, dans cette série, 61% des fractures de la mandibule et 73 % des fractures du malaire sont dues à des brutalités…

PINSOLLE (52) insiste sur le fait que " le joueur à haut risque maxillo-facial est peu ou pas préparé physiquement et techniquement ".

- SAMETZKY (59) rapporte que 15% des accidents dento-maxillaires recensés par les assurances sont dues à la pratique du rugby.

- TAVERNIER et TARDIVON (62) , à Paris, en 1999, à la suite d'une enquête réalisée dans une section rugby d'un club de haut niveau de la Région Parisienne (dans un cadre plus général sur la traumatologie et le sport ), rapportent que sur 92 rugbymen examinés :

- 40,2 % déplorent un traumatisme dento-alvéolaire ,
- 29,3 % ont été victimes d'un traumatisme muqueux.

Quelle est la fréquence d'utilisation des protections dento-maxillaires chez les rugbymen ?

Il est reconnu que la prévention des traumatismes dento-maxillaires dans la pratique des sports à risque comme le rugby passe par l'utilisation de protections dento-maxillaires. Souvent les joueurs n'évoluant pas dans un cadre professionnel utilisent des protections dento-muqueuses, les protège-dents souvent trouvés dans les grandes surfaces.

Les études portant sur l'utilisation des protections dento-maxillaires par les rugbymen sont rares, et bien souvent ne portent que sur un échantillon limité de joueurs, n'évoluant que dans des compétitions professionnelles.

- CHAPMAN (5A), en 1987, mène une enquête sur l'attitude des joueurs de l'équipe de rugby des Etats-Unis, par rapport à l'utilisation des protections dento-maxillaires :

- 95 % des joueurs pensent que les protections dento-maxillaires sont nécessaires,
- 50 % seulement des joueurs utilisent de telles protections,
- 90 % de ceux qui portent ces PDM pensent ne pas pouvoir jouer sans elles,
- 54 % des joueurs pensent que les protections dento-maxillaires devraient être rendues obligatoires dans la pratique du rugby.

- CHAPMAN (5B), en 1993, lors de la Coupe du Monde de Rugby, étudie l'attitude des joueurs de 4 grandes nations de rugby ( Australie, Irlande, Pays de Galles, et Ecosse), vis-à-vis des protections dento-maxillaires :

- tous les joueurs, professionnels de haut niveau international, pensent que les PDM sont une nécessité,
- 75 % des joueurs les utilisent,
- 4,6 % des Australiens à 15,8 % des Gallois, selon les équipes, souhaitaient vouloir jouer sans ces PDM,
- l'âge moyen des joueurs lorsqu'ils ont commencé à porter des protections dento-maxillaires était de 12,7 ans pour les Australiens, et de 18,1 ans pour les Gallois,
- 49,5 % du total des joueurs avait déjà été victime d'un traumatisme bucco-dentaire.

Il apparaît donc que des joueurs professionnels, évoluant à des niveaux de compétition relativement élevés, donc très à risque, ont des attitudes bien différentes sur le plan de la prévention. Les joueurs de l'hémisphère sud sont manifestement plus sérieux que leurs homologues du nord. Ils sont dès leur jeune âge sensibilisés au port des protections dento-maxillaires.

- CHAPMAN (5C), en 1996, confirme le sérieux des équipes de rugby en Australie, dès le jeune âge : une étude portant sur 130 jeunes joueurs de rugby d'un lycée montre que :

- tous pensent que la protection dento-maxillaire est une donnée importante de la prévention des traumatismes,
- tous les joueurs ou presque portent des protège-dents.

L'incidence des traumatismes dentaires est très faible : 4 %.

- YAMADA, et TOMIDA (66) au Japon, en 1998, étudient l'utilisation des protections dento-maxillaires chez les athlètes japonais. L'étude menée dans un lycée auprès de footballeurs et rugbymen a donné les résultats suivants :

L'incidence des traumatismes bucco-dentaires trouvés est :
- 32,3 % chez les footballeurs,
- 56,5 % pour les rugbymen.


La nécessité d'utiliser des PDM :
- 81,8 % des footballeurs la jugent inutile et seulement 0.8 % l'utilise,
- 26,6 % des rugbymen seulement la jugent inutile ; et pourtant seuls 24,1 % d'entre eux en portent une lors de leur pratique.

Beaucoup parmi ces sportifs ont révélé avoir des connaissances insuffisantes à propos de telles protections, bien que le problème des traumatismes dento-maxillo-faciaux soit une réalité quotidienne dans leur pratique.

Au travers de ces données, il apparaît clairement que les joueurs de rugby sont pleinement conscients des risques encourus au point de vue traumatique, et notamment dento-maxillaire, dans la pratique de leur sport. Cependant, les chiffres sont éloquents : une majorité de joueurs ne semblent pas, malgré ce constat, être concernés par la prévention de ces traumatismes, comme cela est le cas dans la boxe. Ceci nous amène à penser qu'il faut apporter dès le plus jeune âge de la pratique des éléments d'éducation sur les risques encourus, l'efficacité des protections dento-maxillaires individuelles et adaptées pour la protection de ces traumatismes.

Cet effort d'éducation doit être non seulement fait auprès des joueurs, mais également des parents qui dès le jeune âge encouragent leur enfants à pratiquer ce sport, des entraîneurs qui ont une place centrale dans la préparation des joueurs, des dirigeants de clubs qui ont des obligations de sécurité accrues pour les joueurs, notamment les débutants, et enfin des autorités sportives qui doivent réglementer le jeu.

Malheureusement, au niveau international, seules cinq pratiques sportives font l'objet d'une réglementation obligeant les pratiquants à porter une protection dentaire. Il s'agit de la boxe, du football américain, du hockey sur glace, du hockey sur gazon féminin, et du "lacrosse" homme.

De ceci il découle plusieurs réflexions :

- le contrôle des brutalités doit être augmenté,

- une préparation physique et technique adaptée doit être réalisée systématiquement,

- des solutions doivent être apportées en matière de prévention des traumatismes dento-maxillo-faciaux au rugby : utilisation de protections dento-maxillaires efficaces, que nous détaillerons plus loin.


6.4 - Discussion

A la lecture de ces statistiques, plusieurs points ressortent :

- les données épidémiologiques sur les traumatismes maxillo-faciaux sont rares,

- les statistiques sur les éléments dento-maxillaires des traumatismes maxillo-faciaux sont encore plus rares,

Les fédérations sportives tiennent à jour des statistiques concernant les accidents déclarés à la suite d'un traumatisme dans la pratique sportive. Celles-ci font rarement l'objet d'une publication nationale référencée et le détail des traumatismes dento-maxillaires est malheureusement succinct.

- les études faites portent sur des populations souvent très éparses et sont menées au coup par coup quand une occasion se présente (lorsqu'un médecin sportif relève les traumatismes lors des compétitions par exemple), ou à la suite de la compilation de données déjà relevées (fiches d'accueil des urgences des hôpitaux ou données des assurances). Elles sont rarement le résultat d'une étude prédéterminée avec des objectifs, une méthodologie et un cadre rigoureux,

- les données épidémiologiques concernant la traumatologie dento-maxillaire dans la pratique du rugby sont encore plus rares,

- ces statistiques portent sur des indices qui malheureusement ne se réfèrent à aucune classification traumatologique qui permettrait de les corréler et de valider leur fondement scientifique (cela ne remet pas pour autant en cause la crédibilité des auteurs),

- la grande majorité de ces statistiques sont le résultat de l'analyse des dossiers de déclarations d'accidents sportifs aux assurances ou aux mutuelles. Il existe donc un biais évident concernant la traumatologie dento-maxillaire. En effet, les traumatismes muqueux ainsi que les " petits traumatismes dento-alvéolaires " (fractures coronaires sans exposition pulpaire, légère luxation dentaire, etc.) font rarement l'objet d'une déclaration d'accident et sont soit directement soignés par le chirurgien-dentiste soit non soignés.

Thèse - Chapitre 6