370 rugbymen ont été examinés dans 12 clubs du Département de la Seine-Saint-Denis.
Tous les sujets sont de sexe masculin. La moyenne d'âge est de 21,1 ans (12 à 47 ans). La taille moyenne est de 176,37 cm (140 à 204 cm). Le poids moyen est de 77,85 kg (45 à 150 kg)
Elèves ou étudiants |
Nombre joueurs 221
|
% 59,7 |
Niveau scolaire de la population :
Lycée
Collège
2nd cycle
BAC
CAP
BEP
BAC proNombre joueurs
103
98
77
37
28
18
9%
27,8
26,5
20,8
10
7,6
4,9
2,4
Tous les joueurs sont licenciés à la FFR (Fédération Française de Rugby) et participent aux compétitions organisées.
La fréquence d'entraînement moyenne est de 3 h 27 min/semaine en période scolaire et descend à 1 h 18 min/semaine pendant les vacances.
Les 370 rugbymen se répartissent selon les différents postes :
Pilier Talonneur Deuxième ligne Troisième ligne aile Troisième ligne centre Demi de mêlée Demi d'ouverture ¾ centre ¾ aile Arrière |
41 joueurs |
La plupart des joueurs pratiquent le rugby à un niveau confirmé (c'est-à-dire depuis plus de 5 ans).
Débutants (1 à 2 ans) |
Nombre joueurs 51 |
% 13,8 |
- 53,5 % des joueurs (198) ne portent jamais de protection.
- 25,1 % des joueurs (93) ne la portent que parfois, c'est-à-dire le
plus souvent en match.
- 21,4 % des joueurs (79) la portent toujours, en match comme à l'entraînement.
Une forte majorité des joueurs ne portent donc pas ou occasionnellement leur protège-dents (78 %). Parmi les protections portées, les protège-dents du commerce sont majoritaires, puisqu'ils représentent 96 % des protections.
Le modèle le plus répandu est le protège-dents thermoformable recouvrant les dents maxillaires (145 joueurs soit 84,3 %). Les modèles recouvrant dents maxillaires et mandibulaires représentent 20 joueurs (11,7 %).
¾ centre Arrière Demi d'ouverture Pilier Deuxième ligne Demi de mêlée ¾ aile Talonneur Troisième ligne Troisième ligne centre |
Toujours 14,7 % |
Parfois 23,5 % |
Jamais 61,3 % |
Débutant |
Toujours 25,0 % |
Parfois 25,0 % |
Jamais 50,0 % |
Cadres ou prof. Int. Sup. |
Toujours 47,5 % |
Parfois 15,0 % |
Jamais 37,5 % |
Le port du protège-dents augmente avec le niveau social.
Pour les 291 rugbymen qui ne portent pas toujours leur
protège-dents, on retrouve les doléances :
Inconfort |
65,9 % 35,7 % 19,2 % 1,4 % |
En fonction du poste ces doléances varient.
Pilier |
Manque d'info. 12,2 % |
Pas de risque 24,4 % |
Inconfort 60,9 % |
Trop cher 0,0 % |
Beaucoup de joueurs pensent qu'ils sont bien informés des risques qu'ils encourent et du rôle du protège-dents. Les ¾ aile semblent les moins bien informés au contraire des demis d'ouverture. Les ¾ centre, troisièmes ligne aile, arrières et talonneurs ont pour particularité de sous-estimer le risque encouru lors de la pratique sportive. Les demis d'ouverture sont les plus conscients des risques.
Le protège-dents est très peu porté lors de la pratique du rugby. La raison la plus souvent évoquée pour l'abandon du protège-dents est l'inconfort de ceux-ci. Les joueurs se sont souvent plaints du fait qu'ils n'arrivaient pas à respirer, à communiquer.
Les ¾ centre et demis d'ouverture sont les postes
qui se passent le plus de protège-dents.
Les troisièmes ligne sont ceux qui portent le plus leur protège-dents
en permanence, alors que les piliers et arrières prennent seulement
conscience de leur utilité en match.
Le port de la protection ne varie pas beaucoup en fonction du niveau de pratique. Toutefois les joueurs de niveau moyen ont tendance à l'abandonner.
On peut également constater que le port du protège-dents augmente avec le niveau socio-professionnel.
Les demis d'ouverture sont les joueurs les plus gênés à l'inverse du demi de mêlée.
Enfin, les ¾ centres sont les joueurs qui pensent le plus que le protège-dents n'est pas nécessaire vis-à-vis des risques encourus, à l'inverse des demis d'ouverture.
28,9 % des rugbymen sont porteurs d'une ou plusieurs couronnes délabrées (107 personnes). On dénombre 268 couronnes délabrées soit 2,5 par personne concernée.
- 220 joueurs soit 59,5 % de la population sont en
classe I,
- 103 joueurs soit 27,8 % de la population sont en classe II,
- 47 joueurs soit 12,7 % de la population sont en classe III.
Elle remonte à :
- moins de 6 mois pour 112 personnes,
- moins d'un an pour 64 personnes,
- plus d'un an pour 194 personnes.
- 212 (57 %) personnes traumatisées ont été
dénombrées au total, toutes circonstances confondues,
- 76 % de ces traumatismes sont liés à la pratique du rugby,
- 167 joueurs soit 43,8 % ont subi un traumatisme important lié au
rugby.
103 joueurs ont été victime d'un ou plusieurs traumatismes alvéolo-dentaires, c'est-à-dire 23,7 % des joueurs. Au total on dénombre 128 dents traumatisées.
11 |
53 dents touchées 33 dents touchées 6 dents touchées 4 dents touchées 3 dents touchées 2 dents touchées 1 dent touchée |
41,4 % 25,8 % 4,7 % 3,1 % 2,3 % 1,6 % 0,8 % |
Arcade supérieure Arcade inférieure Antérieur Postérieur |
103 dents traumatisées 25 dents traumatisées 115 dents traumatisées 13 dents traumatisées |
80,5 % 16,1 % 89,8 % 10,2 % |
Il faut donc retenir que les dents traumatisées sont situées majoritairement en antérieur et au maxillaire. 11 et 21 représentent à elles seules 67 % des dents touchées.
Fracture sans exposition pulpaire Fracture avec exposition pulpaire Fêlure Luxation latérale Fracture corono-radiculaire Extrusion Expulsion Intrusion |
84 dents 19 dents 10 dents 6 dents 3 dents 3 dents 2 dents 1 dent |
65,6 % 14,8 % 7,9 % 4,7 % 2,3 % 2,3 % 1,6 % 0,8 % |
Les fractures coronaires sont majoritaires. Elles représentent 80 % des traumatismes dentaires rencontrés.
38 % des traumatismes ont donné lieu à une consultation dentaire. Le motif de cette consultation est le plus souvent liée à la douleur (55 %) et à l'esthétique (42,5 %), la fonction ne motivant que 17,5% des consultations. Les soins effectués ne concernent que 25,6 % des dents traumatisées.
Types de soins délivrés :
- conservateur : 16 (48 %),
- prothèse : 14 (42 %),
- chirurgie : 3 (10 %).
17,5 % des traumatismes ont donné lieu à une déclaration d'assurance.
On dénombre 23,6 % des joueurs touchés.
- Lèvres : 77 traumas (88,5 %)
- Langue : 2 traumas (2,3 %)
- Gencive : 4 traumas (4,6 %)
- Joues : 4 traumas (4,6 %)
- Dilacération : 78 traumas (89,7 %)
- Contusion : 7 traumas (8 %)
- Abrasion : 2 traumas (2,3 %)
9 traumatismes ont donné lieu à une consultation soient 10 %. La douleur est la principale motivation à la consultation (55,5 %). L'esthétique et la fonction ne sont citées que dans 11,1 % des cas.
Soins effectués :
- aucun : 83 (95,4 %),
- chirurgie : 4 (4,6 %).
2,3 % des traumatismes ont donné lieu à une déclaration d'assurance.
On dénombre 5 traumas osseux
- Mandibule : 2
- Condyle : 3
- Fracture totale : 3
- Luxation : 2
Tous les traumas ont donné lieu à une consultation. 3 d'entre eux ont donné lieu à une intervention chirurgicale. Dans tous les cas, le motif de la consultation était uniquement la douleur. Seuls les traumas ayant donné lieu à une intervention chirurgicale ont fait l'objet de déclaration d'assurance.
93,2 % des joueurs ne portaient pas de protection dentaire le jour du traumatisme.
Pourtant le jour de l'examen, parmi ces joueurs :
- 51 % ne la portent jamais,
- 22 % parfois,
- 27 % toujours.
Le traumatisme semble avoir été pour certains l'occasion d'une prise de conscience des risques encourus.
Le port du protège-dents du commerce aurait donc une efficacité certaine dans la prévention des traumatismes alvéolo-dentaires (93 % des joueurs ne portaient pas de protège-dents le jour du traumatisme).
Cependant, 79 % des joueurs ne le porte pas régulièrement du
fait principalement de son inconfort (motif cité par 65,9 % des joueurs).
Le port du protège-dents est efficace dans la prévention de la traumatologie dentaire mais inadapté à la pratique du rugby.
Demi d'ouverture Talonneur Troisième ligne aile Arrière Pilier Troisième ligne centre Demi de mêlée ¾ centre Deuxième ligne ¾ aile |
50 % touchés 36 % touchés 32,6 % touchés 32 % touchés 31 % touchés 26,5 % touchés 25 % touchés 23 % touchés 19,6 % touchés 6 % touchés |
Le poste le plus à risque est le demi d'ouverture. Malgré qu'ils soient les joueurs les plus conscients des risques, ce sont eux qui portent le moins le protège-dents et qui le supportent le moins.
Les ¾ ailes sont les joueurs les moins touchés, bien qu'ils tolèrent et portent moyennement bien le protège-dents.
Il existe donc des risques liés au poste même, mais aussi des risques liés au fait que le protège-dents est encore moins bien supporté par certains postes.
- Débutants : 4 joueurs touchés (7,8
%)
- Moyens : 8 joueurs touchés (15,3 %)
- Confirmés : 91 joueurs touchés (34,1 %)
Plus le nombre d'années augmente en pratique, plus le risque de traumatismes augmente.
- 42,9 % des joueurs présentant au moins 1 couronne
délabrée ont subi un traumatisme alvéolo-dentaire.
- 55,8 % des joueurs présentant des facettes d'usure ont eu un traumatisme
alvéolo-dentaire.
- 53,8 % des bruxistes ont eu un traumatisme dentaire.
Plus la fréquence de consultation est éloignée, plus le risque de traumatisme serait grand.
- 29,9 % pour une consultation de plus d'un an
- 28,1 % pour une consultation de moins d'un an
- 24,1 % pour une consultation de moins de 6 mois.
Le type de classe d'Angle ne semble pas avoir de lien avec la prévalence traumatique.
- Classe I : 27,3 % de traumas
- Classe II : 28,2 % de traumas
- Classe III : 30,4 % de traumas
Il n'existerait pas de rapport avec le recouvrement dentaire mais avec le surplomb.
- Entre 0 et 2 mm : 27 % de traumas
- Plus de 2 mm : 32,5 % de traumas
- Inférieur ou égal à 0 : 29,6 % de traumas.
La présence d'un surplomb important ou un inversé d'articulé augmenterait la prévalence traumatique.
Le poids moyen des personnes ayant eu un traumatisme
dentaire est de 79,8 kg contre 77,8 kg de moyenne générale.
La taille moyenne observée chez ces mêmes personnes est de 176,8
cm (contre 176,3).
Il semble donc que les personnes traumatisées aient un gabarit plus important que les autres en moyenne.
De plus, les joueurs de plus de 80 kg ont un risque de traumatismes de 31,1 % contre 25,6 % pour ceux de moins de 80 kg. Pour ceux de plus de 90 kg, 28,9% sont touchés. Pour ceux de plus de 100 kg, 41,9 % sont touchés.
Plus la masse corporelle du joueur augmente, plus le risque traumatique paraît important.
370 rugbymen ont été examinés dans 14 clubs. La catégorie socio-professionnelle de ces joueurs est assez élevée et la plupart de ceux-ci ont un niveau de jeu confirmé.
La majorité des rugbymen ne portent pas de protège-dents bien que celui-ci ait une efficacité certaine. Le refus du protège-dents est en grande majorité dû à son inconfort. Certains postes sont mis en évidence par leur nombre de joueurs traumatisés plus important. Les demis d'ouverture, talonneurs, troisièmes ligne aile, arrières et piliers sont les plus exposés au contraire des ¾ aile. Le risque ne peut être attribué au seul poste. Il est aussi lié au fait que certains postes supportent moins bien le port du protège-dents (demis d'ouverture, arrières, piliers) et d'autres sous estiment les risques de traumatismes (arrières, talonneurs, troisièmes ligne aile).
Des facteurs favorisant les traumatismes ont été nettement mis en évidence : la présence de dents délabrées, un surplomb important, une masse corporelle importante.
Il convient de bien examiner chaque sportif afin de répondre au mieux à sa demande. Il n'existe pas une solution mais des solutions adaptées à chacun pour prévenir efficacement les traumatismes maxillo-faciaux.